Questions citoyennes au conseil municipal

Cette question a fait l'objet d'une réponse lors du conseil municipal du 13 mai 2024

Tout d'abord, merci pour votre question et merci pour votre implication dans le travail qui a été réalisé. Comme vous l'avez souligné, l'analyse des besoins sociaux est un document obligatoire pour tous les CCAS à l'occasion de chaque nouveau mandat. Le précédent datait de 2017. Cette démarche consiste à élaborer un diagnostic socio-démographique à partir de données d'observation sociale du territoire, elle doit notamment comprendre des éléments démographiques sur l'enfance, la jeunesse, l'habitat, l'emploi et la formation ainsi que sur le niveau de précarité et sur le vieillissement de la population. C'est un outil d'aide à la décision qui doit servir à fixer des priorités d'action. Ce faisant, dans ce cadre et pour la première fois, la collectivité a souhaité conduire une démarche transversale et partenariale en investiguant des domaines plus larges que ce qui avait été fait précédemment, en y associant les acteurs comme vous, associations, ainsi que les habitants. Il s'agit d'une démarche qui a pris beaucoup de temps. Vous l'avez rappelé, des ateliers ont été organisés et c'est d'ailleurs à cette occasion que vous avez vous-même contribué à cette opération.

Puisque vous mentionnez des dates, le travail a en réalité été conduit par le CCAS entre juillet 2022 et mars 2023, de sorte que, si votre souvenir s'arrête à l'automne 2022 quant à votre contribution, la démarche s'est poursuivie jusqu'en mars 2023.

L’ABS a effectivement fait l'objet d'un accompagnement extérieur par le cabinet KPMG et a compris plusieurs phases : la réalisation d'un portrait social du territoire complété par une enquête habitants, la tenue d'ateliers partenariaux, de préconisations en présence d'acteurs institutionnels et associatifs et l'élaboration de propositions.

Ce document a fait l'objet d'un rendu au COPIL de l’ABS, composé d'élus de la ville, d'élus du CCAS et de représentants institutionnels comme l'Etat, le Département et d'autres collectivités. Présenté en copie le 3 avril 2023, il a donné lieu à des discussions et des débats, avant d'être présenté aux membres du conseil d'administration du CCAS le 10 juillet 2023. S'ensuit le temps de l'été, où nous avons demandé à KPMG des compléments de travaux qui ont sans doute perturbé le retard administratif que vous soulevez. Toutefois, s'il y a certes un problème de calendrier et de forme, il n'y a évidemment aucun problème de fond et ayant conscience de l'importance de ce document, je crois qu'il était nécessaire de pouvoir y revenir si tel était le souhait des élus et de celles et ceux qui étaient autour de la table. Le document a ensuite été présenté en majorité et, hasard du calendrier, il a effectivement été publié plus ou moins au même moment que la réception de votre question par l’administration. Il est donc à présent en ligne et public. Bien que je le considère à titre personnel relativement complet, j'entends que vous attendiez davantage.

Vous nous questionnez également à propos de la feuille de route du CCAS, il est tout d'abord important de rappeler que le CCAS de Chambéry est le plus important de Savoie, représentant 450 agents et agentes, 20 millions d'euros de budget annuel, 7 établissements sociaux et médico-sociaux dont trois EHPAD, deux résidences autonomes, une pension de famille et une seconde en cours de construction, une résidence sociale qui accompagne notamment sur la parentalité de très jeunes femmes. Il s'agit d'un service d'aide à domicile, d'infirmiers à domicile et de portage de repas. Le CCAS constitue également un service d'accès aux droits avec notamment la domiciliation administrative des personnes sans domicile fixe, la délivrance d'aides d'urgences en matière d'hygiène ou alimentaires, l'instruction des dossier du RSA, un accompagnement social dans l'ensemble des démarches qui peuvent être sollicitées, un service travaux. Il assure également le suivi de l'instruction à domicile de celles et ceux qui en ont fait le choix pour leurs enfants. En un mot, c'est un CCAS très largement dimensionné pour une ville moyenne comme la nôtre.

Par conséquent, l'ABS vient effectivement nous éclairer sur l'action du quotidien mais en réalité, dans les sujets traités par le CCAS de la Ville de Chambéry, la feuille de route s'impose à nous. Elle s'impose à nous dans la mesure où, par exemple, au début du mandat, on fait face à une crise sanitaire où on doit protéger les plus âgés parce qu'on a une forte action en direction de nos aînés. Mais cette action se déroule également envers les plus précaires en mettant en place des actions d'aller vers, j'ai notamment souvenir à ce propos d'une opération de vaccination en commun avec la Cantine Savoyarde.

Le CCAS c'est aussi la mise en place d'une coordination de l'aide alimentaire à l'échelle de l'agglomération qui n'existait pas auparavant. Vous l'avez dit, parfois, les différents acteurs qui interviennent dans le champ social ne se connaissent pas ou en tout cas ne travaillent pas ou pas suffisamment entre eux.

La période qui suit la crise sanitaire voit s'installer une crise sociale qui fait apparaître la nécessité de faire monter en puissance cette coordination alimentaire, c'est ce qui a été réalisé sous la tutelle des services de l'État (parce que ce n'est pas notre compétence immédiate). Nous avons également dû gérer des quotidiens compliqués lorsque l'hôpital décide de fermer en début d'année dernière 111 lits dans les EHPAD, ce qui entraîne un effet boomerang qui nous arrive un an plus tard et qu'on est aujourd'hui en train d'absorber. Le CCAS doit aussi composer avec des listes d'attentes qui s'allongent, des refus plus nombreux que des acceptations de dossier, avec des situations toutes aussi difficiles les unes que les autres. Je vous l'illustre à travers quelques exemples parce que quand on gère des grandes précarités comme nous le faisons, du grand âge, de la dépendance, de la maladie, beaucoup de problématiques sociales, en réalité c'est difficile d'écrire une feuille de route détaillée et linéaire. On ajuste au quotidien en fonction des urgences et de l'actualité. En revanche, je comprends votre appétence et votre besoin d'en savoir davantage, je n'exclus donc pas de réunir les différents acteurs qui ont pu participer activement, comme vous l'avez fait, pour pouvoir sans doute répondre plus en détail à vos besoins et à vos demandes.